AUTOMNE JAPONNAIS
Une jeune femme japonaise
Au visage de neige virginal,
En splendide kimono de satin damassé,
Tenu par une magnifique obi,
Joue d’un vieux shamisen
À l’ombre d’or flamboyant
D’un érable !
Caché dans les bambous,
J’admire discrètement
Son éblouissante élégance
Tout en écoutant la musique
Qui jaillie sous ses doigts de jaspe !
Une brise soyeuse apporte
Jusqu’à mes narines
Le délicat parfum
Des cordes de son instrument.
Ô mon Dieu,
J’aimerais rester ainsi
Pendant des siècles,
Enivré de tant de beauté !
Athanase Vantchev de Thracy
Haskovo, le 17 septembre 2020
Glose :
Un ou une obi (帯?) est une ceinture servant à fermer les vêtements traditionnels japonais, tels que les kimonos ou les vêtements d'entraînement pour les arts martiaux (keikogi ou dôgi).
Elle se présente sous la forme d'un ruban de tissu sans boucle ni fermoir. La manière de nouer l'obi est tout un art.
Par tradition, on ne porte aucun bijou avec un kimono, cela explique pourquoi les obis sont si richement décorées et colorées. Elles doivent trancher avec le kimono, tout en étant en harmonie avec lui.
Shamisen (三味線) : avec sa grande richesse de timbres, le shamisen ("trois cordes parfumées"), est un instrument à cordes pincées.
Dérivé d'un instrument de musique chinois, le sanxian, le shamisen est très présent dans l’art du spectacle japonais. Il rythme les pièces de Bunraku, de Kabuki et devient l’instrument phare des geishas, qui bien souvent chantent également.
L’introduction du shamisen sur l’archipel japonais remonte au 16ème siècle à Okinawa, c'est-à-dire au début de l’époque Edo (1603-1868).
Ce luth au manche long et fin est constitué de trois cordes de nylon ou de soie. La caisse de résonance, de forme carrée, est traditionnellement confectionnée en bois de santal et recouvert de peau tendue de chat, de chien ou bien de serpent.