LA MATRICE ARMORIÉE
I.
Irène des orchidées, il est toujours vert et vivant
Sain et sauf le vieux platane de notre tendresse.
Il vit toujours le frêle rossignole
Qui niche et extravague dans ces feuilles gothiques.
Mais comme est glaçante ton absence
Et profond le fleuve rapide de la douleur !
II.
Je verse de l’eau lustrale mêlée de larmes
À la terre qui entoure notre arbre
La terre qui enfante en profusion
De fleurs aux couleurs féeriques.
Et pour m’abréagir, j’emboutis son écorce
Afin que l’empreinte y soit vive et profonde à jamais
Et m’assois au pied de l’arbre aimé
Où le soir de l’été d’or tombe élégamment le temps !
III.
Ô toi, mon absente
Éblouissement vibrant,
Face à la finesse de porcelaine,
Ombre fugitive, claire et pure,
Habillée de fleurs des champs,
Cristal rose du ciel
Qui resplendit au fond de la chair !
IV.
Ah, si promptement le passé s’abîme
Dans le néant de l’oubli !
Reste le monde sans la turbulence d’Hébé !
Le monde des déferlantes et des rapides !
V.
Je sais enfin, les anges sont là
Pour labourer de leurslesma solitude !
Athanase Vantchev de Thracy
Paris, le 9 février 2018
Glose :
Matrice (n.f.) : Moule, creuset. Matrice armoriée où figurent des armoiries. Armoiries (n.f.pl.) : ensemble de signes héraldiques. Marques distinctives de familles ou d'individus, représentées selon des règles définies, sur un écu ou sur d’autres supports.
Abréagir : se libérer du souvenir d’un événement traumatique par abréaction. Abréaction (n.f.) : décharge émotionnelle par laquelle un sujet se libère d’un événement oublié qui l’avait traumatisé.
Emboutir : marquer un métal, le bois ou le cuir avec une matrice armoriée pour y former le relief d’une empreinte.
Hébé : en grec ancien Ἥβη / Hếbê. Dans la mythologie grecque, Hébé est fille de Zeuset d’Héra. Elle est une déesse personnifiant la Jeunesse, la vitalité et la vigueur des jeunes. Elle protège les jeunes mariées. Son équivalent romain est Juventas.
Avant l'arrivée de Ganymède sur l’Olympe, elle sert de l’échanson aux dieux.
AZERI :
SİLAH MATRİSİ (SİLAH QƏLİBİ)
I.
Orkide İreni, həmişə yaşıl və canlıdır,
Təhlükəsiz və etibarlı köhnə çinar ağacı incəliyimiz.
Hələ də sehrli bülbülüylə yaşar
Yuva qurar Gotik budaqlarında…
Yoxluğunuzun soyuqluğu
Dərin bir ağrı nəhri!
II.
Gözyaşları ilə qarışıq işıqlı su tökürəm
Ağacımızı çevrəliyən torpaqlara,
Bərəkət verən şirin yer
sehirli gülləri ilə gül kolları.
Və başara bilmək üçün zirehli qəlibimin
Qabığını əzirəm
Möhrü canlı və əbədi olsun deyə,
Sevimli ağacın ətəyinə oturun
Ordakı qızılı yay axşamları
incə-incə düşmədə…
III.
Çini zərifliyi ilə qarşılaşdıqda
Sən, mənim yox olan,
Canlı parıltım,,
Qaçaraq kölgələr, təmizmi, təmiz,
Göyün şəffaf kristali
Çəmən çiçəyiylə süsə bürünmüş,
Bədən dərinliklərində
Nədir parlayan?!
IV.
Ah keçmiş necə də sürətlə çökmədə!
Yoxluğun unutqanlığı…
Dünyanı Hebbede fırtınalı bakirəsiz burax
Girintili, çıxıntılı dünyanı…
V.
Sonunda bilirəm, melekler orada
Qanadlı pulluq
Yalnızlığımın uzun yolu!